Cette initiative de recherche a reçu une subvention de 1,2 M$ des Instituts de recherche en santé du Canada, en partenariat avec le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, dans le cadre du Programme de projets de recherche concertée sur la santé.
La prise de plusieurs médicaments, la polypharmacie, est de plus en plus commune, surtout chez les personnes âgées. Pour l’instant, il n’est pas possible de bien départager quelles polypharmacies apportent des bénéfices et quelles sont inappropriées. En effet, le nombre de combinaisons de médicaments possibles est imposant, et prendre en compte les caractéristiques individuelles de chacune des personnes rend la situation très complexe.
L’intelligence artificielle permettra de comprendre ces éléments pour en dégager des normes. Nous utiliserons les données du Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec qui contiennent les informations sur les réclamations de médicaments pour l’ensemble des aînés du Québec depuis 1996, de même que les informations sur les services médicaux, les hospitalisations et les décès. Ces données, décrivant l’exposition aux médicaments de chaque individu, permettront d’entraîner un système expert basé sur l’intelligence artificielle pour établir quelles combinaisons, séquences, durées de traitement sont associées à des effets négatifs (ex. hospitalisations, décès) et lesquelles les évitent en tenant compte des conditions médicales et sociodémographiques de la personne. L’analyse de ces données pourrait engendrer des enjeux éthiques, légaux et sociaux que nous explorerons afin d’assurer que les résultats ne conduisent pas à accroître d’éventuelles inégalités dans les traitements que nous observons présentement entre différents sousgroupes de la population.
Les résultats serviront à développer la surveillance de la polypharmacie dans la population et apporteront des connaissances nouvelles sur l’usage de médicaments qui pourraient changer la pratique clinique. De nouvelles avenues de recherche en intelligence artificielle seront également explorées, permettant le développement de cette discipline en santé.
Participants externes : Émond Valérie, Jean Sonia, Savard Anne-Marie et Talbot Denis.
Collaborateurs : Chiu Yohann, Désy Michel, Gagnon Marie-Eve, Morin Michèle et Simard Marc.